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Sommaire:
Avant Propos .......... 1
1. Les conditions socio-politiques et culturelles au XIXe siicle ........... 3
1.1. Repires historique et culturels . 3
1.2. La condition rielle de la femme au XIXe siicle .... 10
1.3. La vision littiraire de la femme chez Balzac et Flaubert-contrastes et
ressemblances ............. 14
2. La condition de la femme - reflets littiraires dans l`oeuvre de Balzac et de
Flaubert ..... 17
2.1. La condition de la femme mariie - sentiments et rives inaccomplis .. 17
2.2. L`amour au-deli du mariage - ses consiquences dans la vie de la
femme .......... 26
2.3. La condition de la femme face aux normes sociales au XIXe siicle .. 53
3. Art, techniques et style ........... 58
3.1. Prisentation ginirale du Rialisme ........ 58
3.2. Principes directeurs de l`oeuvre et du roman balzaciens et
flaubertiens . 73
3.2.1. Techniques romanesques ........ 79
3.2.2. Le style narratif ......... 82
3.3. Le Rialisme et ses rialisations concrites pour les deux icrivains .... 90
4. Projet didactique ...... 95
Conclusions .......... 112

Alte date

? Avant-propos

J`ai choisi de faire cette étude parce que je considère que la femme occupe une place très importante dans la société et dans la famille. Je me suis toujours demandé quelle est la condition réelle de la femme au XXIe siècle? Et alors, j`ai essayé de trouver des réponses en remontant dans la passé, en lisant avec beaucoup de plaisir les romans de Balzac et de Flaubert où j`ai trouvé des choses bien intéressantes concernant la condition de la femme au XIXe siècle, des choses qu`on rencontre souvent de nos jours aussi. J`ai découvert ainsi que le passé représente un point d`ancrage pour le présent.

Il est nécessaire que je fasse aussi une présentation des méthodes qui j`ai utilisées dans cette étude. Au premier plan se trouve l`approche littéraire et critique, qui a facilité l`étude des tehniques employées par les écrivains, mais aussi une découverte des buts pour-suivis par ceux-ci. Cette méthode suppose une étude en parallele des cinq romans que j`ai choisi à étudier: “Le Père Goriot”, “Eugénie Grandet” et “Le Lys dans la vallée” chez Honoré de Balzac et “Madame Bovary” et “L`Education sentimentale” chez Gustave Flaubert. Ces romans m`ont paru les plus remarquables afin de déchiffrer la condition de la femme, car ils proposent de caractères différentes par la manière de vivre dans la société et au sein de la famille, mais semblables par la manière d`experimenter l`amour dans le mariage et au-delà de celui-ci.

L`autre méthode que j`ai choisi d`utiliser, (cette fois-ci l`analyse par fragment d`un seul roman, mais appliquable aux autres cinq), bien qu`elle soit au deuxième plan, n`est pas moins importante dans l`analyse du roman en général; puisque c`est elle qui permet de découvrir les plus profonds sens du roman. Il s`agit ainsi d`un projet didactique pour un fragment du roman “Eugénie Grandet” de Balzac. J`ai voulu alléger pour le professeur la tache de présenter et d`analyser des fragments d`oeuvre ou de concevoir des questionnaires, et lui permettre de consacrer tout son temps à l’étude des textes, en compagnie des élèves déjà préparés à cet exercice et intéressés par des lectures complémentaires. Par cette méthode, j`espère de concilier les exigences d`une préparation efficace et l`ambition de former des esprits cultivés, en éveillant le désir de prolonger l`examen de tout texte par la lecture de l`oeuvre intégrale.

I. Les conditions socio-politiques et culturelles du XIX siècle

I.1 Repères historiques et culturels.

Les articulations historiques

Quand on parle du XIX siecle, on parle d’un siècle qui par rapport aux siècles précedents se distingue par une grande complexité, étant une époque particulièrement agitée par les phénomènes sociaux, politiques et artistiques.Au rythme heurté des événements politiques correspond tout un enchevêtrement de courants d’idées et de mouvements littéraires. Complexité d’autant plus sensible q’on est encore tout près du XIX e siècle; ainsi on ne songe pas à le résumer d’un mot, comme le siècle de la Renaissance,”le siècle classique “ ou le ”siècle des lumières”. Privés de ce moyen commode de l’embrasser d’un seul regard, on est en revanche préservés de la tentation de le simplifier abusivement, et on sent mieux ainsi sa richesse et sa diversité, du Romantisme au Réalisme, du Réalisme au Symbolisme.

Du point de vue historique, de 1800 à 1900 la France a connu, sans compter le bref épisode des Cent-jours, sept régimes politiques: le Consulat, l’Empire, la Restauration, la Monarchie de Juillet, la Seconde République, le Second Empire et la Troisième République. Parvenue au sommet de la puissance et de la gloire militaire sous Napoléon I er, elle a subi ensuite deux invasions au terme de l’épopée impériale (1814-1815) et une troisième en 1870-1871. C’est dire que le XIXe siècle apparait dans l’histoire de la France comme une période d’extrême instabilité.

On peut déplorer que la France n’ait pas suivi une voie plus unie, qu’il soit allé de triomphes en désastres, de révolutions en contre-révolutions, non sans une terrible dépense d’énergie , au lieu d’évoluer pacifiquement. Mais les à - coups de son histoire, s’ils révèlent des divisions intestines et parfois des rêves trop ambitieux, témoignent aussi d’une vie généreuse et surabondante. En effet la nation française tantôt glorieuse, tantôt humilieé et tenue à l’ècart du concert européen (1815-1822), a montré dans tous les domaines une puissante vitalité et une remarquable faculté de redressement. D’autre part l’alternance des régimes autoritaires et libéraux, de l’émancipation et de la réaction, ne saurait dissimuler le large mouvement par lequel le peuple français a reconquis, au cours du XIXe siècle, le gouvernement démocratique instauré par la Révolution de 1879 mais bientôt remplacé, sous la Révolution même, par un pouvoir dictatorial.

Continuant la tradition du XVIIIe siècle, de nombreux écrivains s’engagent dans la lutte politique et sociale par leurs oeuvres et leur action. Le fait est surtout frappant à l’époque romantique: LAMARTINE et HUGO sont députes. VIGNY lui-même se présente aux élections. En 1848 LAMARTINE , qui a beaucoup contribué à l’avènement de la République, devient chef du gouvernement provisoire. Vers le milieu du siècle, les adeptes de l’art pour l’art se détournent de l’action, imités en cela, un peu plus tard, par les fervents de la poésie pure. Mais HUGO, de son exil, foudroie Napoléon III dans les “Chatiments”, poursuivant ainsi l’accomplissement de sa mission. A ses côtés ou après lui, beaucoup d’écrivains militent pour la cause républicaine ou socialiste, en en particulier ZOLA, par ses romans et son énergique intervention dans l’affaire Dreyfus.

Un siècle de progrès

Pour illustrer le XIXe siècle, on peut citer aussi bien la machine à vapeur que la Tour Eiffel, le vaccin contre la rage, l’invention des rayons X, le phonograhe ou l’anesthésie chirurgicale. C’est là mettre en relief l’activité scientifique du siècle, ses exploitations techniques et leurs retombées sur le plan industriel et économique. Ainsi le développement de l’électricité, l’utilisation du moteur à explosion, l’industrie houilliére, les fonderies sont à l’origine de concentrations industrielles, par exemple celles du Creusot ou de la région de Lorraine qui développe l’extraction du charbon et la métallurgie. D’autres régions comme la Normandie ou le Nord connaissent aussi un essor industriel important. Celui ci a de nombreuses conséquences: accélération de la production, recherche d’un abaissement des coûts, nouvelles politiques d’investissements. Le développement bancaire suit: le XIXe siècle est celui des concentrations financières qui font prospérer les riches investisseurs et disparaitre les petites. Le commerce connait lui aussi des mutations importantes.

En ce qui concerne le domaine médical, le XIXe siècle voit naitre le premier vaccin contre la rage, mis au point par Pasteur, et le procédé de la pasteurisation, qui permet la conservation des aliments. Le bacille de la tuberculose est découvert en 1882 par Koch. En même temps, Claude Bernard développe la méthode expérimentale; observation des phénomènes, déduction, vérification par la recréation des conditions de l’expérience. De manière générale, une rigueur plus grande dans les méthodes d’investigation est à l’rigine des progrés médicaux.

De grandes hypothèses comme l’évolutionnisme et le transformisme ont bouleversé les idées, traditionnelles sur les espèces animales et sur l’homme lui même. Il n’est donc pas étonnant que la science ait acquis un immense prestige et influencé la litterature, soit directement, soit par l’intermédiaire de la philosophie positiviste d’Auguste Comte. Le scientisme accorde une confiance absolue à la science, que l’on croit appelée à élucider entièrement le mystère du monde. La critique et l’histoire s’érigent en sciences humaines. Les Parnassiens fondent leur poésie sur l’histoire et l’archéologie. Avec Balzac, avec Flaubert, et plus encore avec le naturalisme, le roman lui même affirme des prétentions scientifiques: ZOLA imite la méthode du biologiste CLAUDE BERNARD. Mais c’est oublier que le développement industriel et l’essort politique sont à l’origine de nombreuses mutations sociales.

La question sociale

Les multiples modifications qui s’opèrent dans le monde industriel, de la production au financement , ne sont pas sans conséquences sur les conditions sociales: le progrès et la prospérité ne touchent pas toutes les couches de la population. Les différences s’accentuent entre bourgeois qui s’enrichissent et ouvriers parfois réduits à des conditions de vie très précaires.

La situation des ouvriers n’a rien d’homogène sur l‘ensemble du territoire français. Les pires exemples sont ceux des ouvriers de la grande industrie du Nord: journées de 13 à 15 heures, sans temps d’arrêt pour les repas , risques constants de mutilation par suite d’un travail sans protection. Femmes et enfants travaillent aussi, à un taux horaire inférieur à celui des hommes. Ni les uns ni les autres n’ont de couverture sociale: pas de congés, la maladie est une catastrophe, l’incapacité de travailler conduit à la misère, à l’alcoolisme, à la marginalité.

Sous la Monarchie de Juillet, la misère du prolétariat ouvrier, révélée par des enquêtes ou par les émeutes qu’elle provoque, amène des hommes de coeur et des théoriciens à poser la question sociale: la liberté ne suffit pas, il faut aussi promouvoir l’égalité ou lutter au moins coutre les excés les plus flagrants de l’injustice sociale. Ce problème va diviser les républicains, les uns, comme Lamartine, tenant à conserver la propriété individuelle, les autres souhaitant des réformes radicales. Le débat aboutira à deux crises violentes, les journées de juin 1848 et la Commune de 1871. Mais le Second Empire reconnaitra aux ouvriers le droit de coalition et la Troisiéme République constituera peu à peu toute une législation sociale.

Deux précurseurs: le comte de SAINT SIMON (1760-1825), petit neveu du mémorialiste, conçoit un ordre social fondé sur la nation de productivité. Plus d’oisifs, plus d’héritage; seuls ont des droits les citoyens qui exercent une activité productrice, l’avenir est à l’industrie. Quant à FOURIER (1772-1873), il imagine une nouvelle cellule sociale, le phalanstère, qui permettrait un groupement harmonieux des individues.

Le cathocilisme social. Créé par LAMENNAIS, ce mouvement poursuit un idéal de charité et de justice conforme à l’enseignement de l‘Evangile. Condamné par l’encycliquer. Mirari vos en 1832, Lamennais rompt avec l’Eglise et devient franchement socialiste , ses amis LACORDAIRE et MONTALAMBERT se soumettent sans abandonner leur action généreuse.

Le socialisme français: PROUDHON. Pierre Proudhon (1809-1865) attaque le principe de la propriété, résumant sa critique dans une formule célèbre: “La propriété, c’est le vol”. Individualiste, il est hostile à toute forme de socialisme d’Etat: on peut le considérer comme l’ancêtre du syndicalisme.

Le socialisme international: KARL MARX. Le socialisme ne tarde pas à devenir internationaliste, et la première internationale ouvrière est constitué à Londres en 1864. En même temps il devient “scientifique”, avec l’Allemand KARL MARX, auteur du Manifeste communiste (1847) et du Capital(1867). Critique serée du régime capitaliste, le marxisme se fonde sur une philosophie, le matérialisme historique.

Le monde rural connait un exode qui touche certaines régions tandis que d’autres profitent des inventions nouvelles: assainissemnet des zones marécageuses, assolemnet des terres, modification de la composition de certains sols, utilisation d’engrais. Certains rendements progressent, comme celui du blé en Beauce; mais la mécanisation reste encore peu répandue, comme on le voit dans le roman de Zola, “La Terre”. Souvent pauvres ou très pauvres, les paysans vivent difficilement sur des exploitations très réduites, tandis que la grande propriété appartient aux bourgeois. Le plus gros de la population paysanne est faite de salariés ne possédant rien. Ce sont eux, qui lassés de leur misère, viennent accroitre le prolétariat urbain séduit par le mirage de la grande ville.

Quant aux bourgeois, ce sont les grands bénéficiaires, avec l’aristrocatie du Second Empire, du développement économique. Ils participent au phénomène d’enrichissement qui caractérise la Monarchie de Juillet et le régime de Napoléon III. L’argent est un élément prépondérant de la vié sociale bourgeoise: on le fait fructifier, on en fait état par la recherche visible du confort et du luxe, on refuse tout ce qui pourrait le menacer, la révolution, la guerre, les troubles sociaux.

Certains héros de Balzac ou de Flaubert incarnent ces bourgeois ridiculisés par Verlaine ou Rimbaud , puis par Labiche dans ses comédies. Gardiens des valeurs morales, ils érigent le conformisme en règle de vie, bannissant tout ce qui choquant, insolite, inhabituel leur parait offusquer les bonnes moeurs.

La vie culturelle

Sur le plan de la culture et de la diffusion des idées, le XIXe siécle connait des progrès notables. En ce qui concerne l’instruction, les structures mises en place par Napoléon Ier (les lycées); sont mainteneus et complétées par des mesures visant à développer l’école primaire (lois de 1833). Ce proccesus aboutit, à la fin du siécle, aux lois J. Ferry (1882), qui instaurent un enseignement primaire obligatoire, laïc et gratuit. Les progrés sont tels que dans les années 1890, l’alphabétisation touche presque la totalité de la population. Cette évolution va de pair avec le développement du livre d’un côté, de la presse de l’autre.

Les livres se multiplient tandis que prospèrent les grandes maisons d’édition (Hetzel, Charpentier). Si les oeuvres des grands romanciers ont une diffusion encore restreinte, une littérature populaire circule grace au colportage, encore très rèpandu dans les campagnes, peu à peu se développent des ouvrages spécialisés histoire, vulgarisation scientifique, qui témoignent d’un grand élan de curiosité culturelle.

Le XIXe siècle est caractérisé par l’importance nouvelle de la presse, le “quatrième pouvoir”. Celle ci est due d’abord à des progrès techniques: nouvelles méthodes d’impression, plus rapides, graces à de nouvelles machines. En 1836, dans “La Presse”, Emille de Girardin inaugure à la fois l’utilisation de la publicité et des feuilletons, qui font considérablement monter les vents. Crée en 1863, “Le Petit Journal”, dont la couverture est consacrée à l’évocation de faits divers sanglants, connait un très grand succès. En 1860, il existe environ 60 quotidiens à Paris. Et il y a peu d’écrivains du siècle qui, d’une maniére ou d’une autre, n’aient participé à cette presse en y publiant des articles divers: critique littéraire, picturale, récits de voyages, contes, feuilletons. La participation la plus célèbre est celle de Zola qui, dans “ L’Aurore “ du 13 janvier 1898, publia l’article “J’accuse” en faveur du capitaine Dreyfus.

En ce qui concerne la situation de l’artiste on comprend que l’homme de Lettres et l’artiste aient été concérnés par l’évolution d’une société dont ils sont à la fois les témoins, les porte - parole ou les critiques. Souvent acceptés, souvent mal à l’aise, ils sont observateurs et miroirs d’un monde qui les inspire et dont ils rejettent le conformisme. Mais ils laissent à la postétité, par leurs oeuvres, une illustration et un écho de l’Histoire dans le domaine des comportements et des mentalités. Ils la doublent, l’éclairent, faisant apparaitre ce que le récit des événements laisse dans l’ombre l’histoire des hommes.

Le XIXe siècle est traversé par trois grands courants littéraires, le Romantisme, le Réalisme et le Symbolisme. Ils ont donné naissance à trois conceptions de l’art, mais chacun d’eux correspond, d’une façon beaucoup plus large , à une vue originale sur l’homme et sur le monde. Aussi ne peut on leur assigner des dates précises. Aproximativement, ils se sont succédé, le Romantisme triomphant sous la Restauration et la Monarchie de Juillet, le Réalisme sous le Second Empire, et le Symbolisme sous la Troisième République, mais en fait ils s’entremêlent, et l’on assiste de l’un à l’autre, à des échanges féconds. BALZAC, créateur du roman réaliste, fut aussi un romantique et un visionnaire. J.K.HUYSMANS est passé du réalisme le plus avancé, le naturalisme, à l’idéalisme mystique.

LE ROMANTISME

“Les Méditations” de LAMARTINE (1820), la bataille d’”Hernani” au Thèatre-Français (1850) et l’échec des “ Burgraves “ (1843) marquent les grandes dates du romantisme, mais sa vitalité s’affirme bien plus avant dans le siècle: les écrivains nés vers 1820, BAUDELAIRE, RENAN, FLAUBERT, FROMENTIN, sont profondément marqués par le romantisme de leur jeunesse, même lorsqu’ils le renient ou veulent s’en “guérir”.

Il est difficile de définir le romantisme dans sa diversité. Préférant l’imagination et la sensibilité à la raison classique, il se manifeste d’abord par un magnifique épanouissement du lyrisme personnel, qu’avait préparé CHATEAUBRIAND, et avant lui le préromantisme du XVIIIe siècle. Il est inspiré par l’exaltation du moi, exaltation inquiète et orgueilleuse dans le “vague des passions” et le “mal du siècle”, épicurriene et passionée chez STENDHAL. Ce lyrisme traduit et avec l’humanité tout entière. Enfin le romantisme poursuit la libération de l’art : le drame rejette les règles de la tragédie classique, HUGO veut substituer l’ordre, plus souple à la régularité monotone, tout devient sujet pour la poésie, qui peut s’exprimer en prose comme en vers, elle rejette la superstition du langage noble et prend ainsi une vigueur nouvelle.

LE RÉALISME

Né du romantisme, le réalisme se révolte bientôt contre lui. Le romantisme se réclamait déjà du réel:” La nature donc s’écriait Victor Hugo, la nature et la vérité! “ et encore: “ Tout ce qui est dans la nature est dans l’art.” Mais le goût du rêve, du mystère, du fantastique, les écarts de l’imagination s’accordaient assez mal avec ce programme. L’idéalisme romantique déformait parfois la vérité pour des raisons esthètiques ou sentimentales. C’est ce qui explique la réaction réaliste. En relation avec le positivisme et le scientisme, une nouvelle école va professer le respect des faits matériels, étudier les hommes d’après leur comportement, dans leur milieu, à la lumière de théories sociales ou physiologiques; elle se défiera du rêve, de l’imagination, de la métaphysique.

Le domaine d’élection du réalisme est le roman, qui connait au XIX-e siècle une prodigieuse fortune. BALZAC le conçoit comme “l’histoire des moeurs” et l’enracine solidement dans la réalité matérielle; on lui reprochera longtemps d’avoir inauguré le roman “où l’on mange” et de s’être montré “vulgaire”, avant de rendre hommage à son puissant génie. Le réalisme du STENDHAL est surtout psychologique, mais il s’étend aussi à la peinture des moeurs. Pour FLAUBERT, le réalisme est d’abord une discipline qu’il impose à son romantisme spontané, puis il devient son mode d’expression naturel. D’autres écrivains, ZOLA en particulier, vont renchérir encore sur le réalisme et créer le naturalisme et le roman expérimental. L’écueil se dessine alors: on risque d’inflinger au réel une autre mutilation en ignorant des faits d’expérience comme le sentiment religieux et les aspirations idéalistes, ou en se cantonnant dans les sujets rejetés jusque là par la littérature.

LE SYMBOLISME

Malgré tout, l’observation du réel n’offre pas à l’esprit des perspectives illimitées, le roman naturaliste tourne au document ou au reportage, et on se lasse même de la beauté parnassienne, froide comme le marbre. En pleine période réaliste, l’idéalisme trouve d’ardents défenseurs comme BARBEY D’AUREVILLY ou VILLIERS DE L’ISLE ADAM. Déjà HUGO et NERVAL avaient eu une expérience de l’au-delà, mais c’est surtout BAUDELAIRE qui ouvre la voie au symbolisme.

Héritier du romantisme par sa sensibilité exacerbée, fervent de l’art pur, BAUDELAIRE dépasse la contradiction entre réalisme et idéalisme en établissant de mystérieuses correspondences entre le monde des sensations et l’univers suprasensible. La confidence, chez lui, se fait allusive et voilée; la poésie cesse d’être éloquente, descriptive ou sculpturale pour devenir musicale et incantatoire. Un autre poète, Paul Valéry, admirera dans les vers de Baudelaire “une combinaison de chair et d’esprit, un mélage de solennité, de chaleur et d’amertume, d’éternité et d’intimité” et dans sa voix “une ligne mélodique admirablement pure et une sonorité parfaitement tenue qui la distinguent de toute prose”; il lui rendra grace d’avoir “engendré” VERLAINE, RIMBAUD et MALLARMÉ.

La poésie symboliste n’a pas toujours été aussi ambitieuse, mais des caractères communs distinguent ses adeptes. Ils éprouvent comme un frisson sacré devant le mystère universel, scrutent les profondeurs du subconscient et les dédales du rêve. Pour transcrire leurs impressions, leurs visions, ou les impalpables émanations de l’ame des choses, ils ont recours au “paysage intérieur”, au symbole, à la métaphore, à l’allusion; au lieu de nommer un objet, ils tentent, avec Mallarmé, de créer en nous, par toutes les ressources du verbe poétique, l’impression que nous donnerait sa présence ou son absence.

Bref, le XIX-e siècle représente une vraie plaque tournante vers la modernité: il y a en effet plusieurs aspects qui annoncent la modernité, l’ouverture de notre siècle:liberté de la presse, fraternité des arts, explosion démographique, urbanisation programée, liberté de l’individu, le développement de l’enseignement.

1.2. La condition réelle de la femme au XIX-e siècle